L'Ecole de Cinema de Genève et Lausanne

TV Production studio

L’acteur doit, pour incarner un personnage, avoir une gestuelle bien précise, une façon d’utiliser son corps afin de correspondre au protagoniste qu’il va devoir interpréter pour son rôle. Bien-entendu, le réalisateur sera là pour l’y aider et nous allons voir comment va se dérouler ce travail. A l’instar de la voix et de la façon que le comédien a de prononcer le texte, l’acteur doit remplir un nouveau défi qui consiste à travailler sa manière de bouger, ses mouvements, etc… C’est un travail avant tout personnel mais le réalisateur, s’il a une idée précise de son personnage, va devoir lui « transmettre » sa vision des choses. Ce qui d’ailleurs va devenir un défi pour le réalisateur, pouvoir faire comprendre à son acteur la gestuelle de son personnage.

Le travail d’incarnation dépend de plusieurs choses par exemple ; dans le cas où le film a pour personnage central, le personnage en question. Eh bien si c’est le cas, on part sur un film biographique aussi appelé « biopic » qui signifie biographical motion picture. Ce genre de personnages est avantageux car il y a une « base » qui permet au comédien de s’y référer, d’avoir une certaine ligne de conduite. Le désavantage d’un tel personnage est qu’il demande une précision faramineuse et donc par la suite, un énorme travail de la part de l’acteur.
C’est simplement un entretien que l’acteur et le réalisateur doivent avoir et en explorant quelques encyclopédies concernant la direction d’acteur, nous remarquons qu’une certaine gestuelle de base va traduire une émotion précise. Cette méthode existe depuis le 19ème siècle, elle est basée sur un système de gestuelle très codifiée qui était profusément utilisée dans les films muets. Par exemple, des épaules tombantes marquent l’accablement, la tête baissée est synonyme d’humilité, les yeux grands ouverts indiquent l’étonnement, etc…
Cette méthode a l’avantage d’être pratique et intuitive. Cependant elle devient beaucoup trop utilisée créant ainsi une lassitude, chez le spectateurs, des personnages à l’écran. C’est pour cela que cette méthode est pratique et permet d’avoir des repères mais l’acteur doit y mettre ce que j’appellerais une « signature », le petit truc en plus qui fait que sa gestuelle lui est propre et qui évite un jeu trop schématique.

S’il s’agit d’un film de fiction où les personnages sont fictionnels, l’acteur a une plus grosse marge de manoeuvre et peut créer un personnage qui charmera ou non au réalisateur. Si malheureusement le réalisateur n’est point convaincu, le travail sur le corps de l’acteur dans l’espace va commencer. Cependant, ce travail est aussi présent pour un personnage historique qui a existé. La plupart des acteurs sont largement capables de répondre aux attentes du réalisateur par rapport à leur gestuelle, rapidement ou non, mais sûrement ! Le réalisateur va donc passer du temps avec lui en cas d’impasse et va devoir s’accommoder de plusieurs techniques différentes pour aider le comédien à réussir cette épreuve.

Afin de mettre une conclusion à cet article, je vous recommande de lire un article du journal qui se nomme « Les acteurs et la Méthode – La Cinémathèque rend hommage à l’Actors Studio », « L’instrument de l’acteur n’est autre que lui-même. » par Viviane Thill, La Cinémathèque.

Mikael Zwahlen

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