Quand un réalisateur souhaite qu’un personnage imaginé sur papier prenne vie dans un film, il est évident qu’il doit trouver un acteur ayant une carrure et une apparence correspondant au profil demandé dans le scénario. C’est pour cette raison qu’il va faire passer un casting à des acteurs avec, comme un des critères de sélection, le physique correspondant ou se rapprochant du personnage qu’ils pourront possiblement incarner à l’écran. Cependant, est-il nécessaire qu’il soit pour autant le principal critère de sélection pour le réalisateur ?
Si le réalisateur repère un acteur possédant un certain talent dans son jeu mais que le comédien ne corresponde pas exactement au personnage vis-à-vis de son aspect physique, une possibilité serait, selon la personne, que celui-ci opère un ou plusieurs changements au sujet de son apparence. Cette transformation peut se réaliser sur plusieurs aspects du corps. Concernant la tête de l’acteur, le réalisateur pourrait demander à l’acteur de se couper les cheveux ou, au contraire, de se faire appliquer des rajouts ou encore de porter une perruque. La couleur de ses cheveux ou de ses yeux pourrait être changée avec, respectivement, une teinture et des lentilles de contact de couleur. S’il
s’agit plutôt des traits du visage de l’acteur qu’il faudrait modifier, un maquilleur compétent pourrait se charger de cette tâche. Pour des transformations plus radicales pour l’acteur comme celui d’incarner un monstre, l’acteur pourrait se faire appliquer des prothèses ou porter un masque correspondant à la créature.
Le réalisateur pourrait demander à l’acteur de suivre un certain régime alimentaire ou un entraînement physique pour mieux rentrer dans la peau du personnage. De cette façon, l’acteur pourrait se rapprocher visuellement de l’apparence de la personne dans le scénario mais serait éventuellement capable, par la même occasion, de se déplacer et de bouger selon les désirs du réalisateur. Dans ce registre là, l’acteur Christian Bale a réalisé un travail colossal sur son corps, en enchaînant des rôles dans des films où ses personnages possédaient des carrures radicalement différentes : un corps d’athlète pour son rôle de Batman dans la trilogie éponyme de Christopher Nolan ou encore un personnage mince voire famélique dans « The Machinist » et « Fighter ».
Grâce à ces différentes méthodes et artifices, le réalisateur se retrouve moins limité dans le choix de ses acteurs. De cette manière, il sera plus facile pour lui de sélectionner les personnes avec qui il va travailler en fonction de leur jeu d’acteur en priorité et non plus par rapport à leur apparence initiale.
Valentin Meister
